ENCOURAGEMENT QUOTIDIEN
02 décembre
Création de valeur
Un aspect important de la création de valeur pour Makiguchi était la recherche d'un équilibre harmonieux entre la valeur individuelle et la valeur sociale. D'une part, il a souligné qu'une action avantageuse pour l'individu qui l'exercerait pourrait être préjudiciable à la société à laquelle il appartient. En revanche, Makiguchi était convaincu que non seulement travailler dans un but lucratif était un objectif tout à fait juste et respectable, mais qu'il incombait à chaque individu, en tant que créateur de valeur, de travailler pour le profit de manière à contribuer au bien-être de soi et de la société. . C'est un élément central de la pensée de Makiguchi sur lequel nous pouvons nous concentrer en examinant le distinctions qu'il estime entre les trois éléments de valeur. Ainsi, la beauté est perçue comme une valeur temporaire et émotionnelle issue d’un ou de plusieurs des cinq sens, qui ne concerne qu'une partie de la vie humaine. Le gain est une valeur individuelle qui fait référence à la vie du groupe, c'est-à-dire au comportement personnel d'un individu qui contribue intentionnellement à la formation et au développement d'une société unifiée. Le bien (ou la bonté) est un gain public. La personne qui comprend la différence entre vérité et valeur et la distinction entre les trois éléments de valeur recherchera un équilibre harmonieux entre les objectifs de la "valeur" et de la "bonne" valeur. Du point de vue de Makiguchi l'emergence de personnes possédant ces capacités est une tâche centrale de l'éducation.
Daisaku Ikeda président de la SGI dans :
"La création de valeur - la vie et la pensée de Tsunasaburo Makiguchi", p. 35.Passionnée, engagée, laborieuse, la recherche pédagogique de Tsunesaburo Makiguchi, fondateur et premier président de la Soka Gakkai, lui fait dévorer les oeuvres d’une pléthore de philosophes, chercheurs, et tous premiers experts en sciences sociales. Il y puise le pragmatisme de John Dewey1, la sociologie moderne de Lester Ward2 et une certaine vision de la géographie, prônée par Shigetaka Shiga.
Publiée en 1903, la première oeuvre de Tsunesaburo Makiguchi, Jinsei chirigaku, La géographie de la vie humaine, contient les premières graines de sa philosophie des valeurs. Elle devient un manuel de référence. Reconsidérant les trois valeurs philosophiques de « Vérité, Bonté, Beauté », il exclut la « Vérité » pour introduire le « Gain ». Telle fut l’originalité intellectuelle de Makiguchi. Pour lui, tout semble opposer vérité et valeur : l’une est objective et immuable, l’autre, subjective et changeante. Les valeurs peuvent coexister, alors que la vérité est solitaire. « Quand on s’interroge sur la notion de valeur, écrit-il, le problème auquel on se heurte d’emblée ... est sans doute de la définir par rapport à celle de vérité. » (...) « La vérité ne peut être créée, alors que nous pouvons créer des valeurs. »
• La beauté est perçue comme une valeur émotionnelle et temporaire, s’exprimant par l’un ou plusieurs des cinq sens. Elle ne concerne qu’une partie de la vie humaine. • Le gain est une valeur individuelle, reliée à l’ensemble de la vie humaine. Il procède de la relation entre un individu et un objet, contribue au maintien et au développement de sa propre vie, La bonté, en revanche, est une valeur sociale, en relation avec la vie du groupe, où chacun contribue à construire une société unifiée. • La bonté est un gain public. Le développement de personnes possédant de telles capacités est précisément la tâche majeure de l’éducation. Une personne ainsi éduquée cherchera à équilibrer harmonieusement ces trois valeurs pour améliorer sa propre vie et la société dans laquelle elle vit. Avec sa philosophie des valeurs, Tsunesaburo Makiguchi marque à la fois l’histoire du Japon, en matière d’éducation, et celle de la Soka Gakkai qu’il fonde dans les dernières années de sa vie.
En juin 1928, Tsunesaburo Makiguchi rencontre Sokei Mitani, enseignant comme lui et pratiquant du bouddhisme de Nichiren Daishonin. Mitani fut sûrement très excité à l’idée de transmettre à Makiguchi le lien merveilleux entre les préoccupations d’un éducateur et l’enseignement de Nichiren Daishonin. Il réussit assurément à toucher son coeur, car ce dernier décide de suivre cette voie.
A cette période, Makiguchi a déjà formulé ses concepts de base, mais sa vie et son oeuvre vont entrer dans une dimension nouvelle. Le pragmatisme de cette religion, l’accent mis sur l’action concrète dans la société, le fait qu’elle constitue une base spirituelle et philosophique pour la vie quotidienne, tout cela répond de façon claire à l’idéal qu’il nourrit dans les profondeurs de son être : créer des valeurs pour le bonheur de l’être humain. Il adhère sans hésiter. La flamme pour l’éducation, qu’il préservait au prix d’efforts acharnés, s’est ranimée par le souffle frais des paroles de Sokei Mitani.
Ceux qui connaissent mal son histoire peuvent croire que l’origine de sa pensée repose sur la doctrine de Nichiren Daishonin, mais l’esprit de Makiguchi est, bien avant de rencontrer le bouddhisme, dominé par la création de valeurs humanistes, pour permettre à chaque être humain de mener une vie heureuse. « Le but suprême et ultime de la vie est le bonheur, écrit-il, c’est-à-dire la création de valeurs : le bonheur caractérise l’existence de celui qui peut pleinement obtenir et créer des valeurs ».